Le 8 octobre dernier les études sur Zola ont perdu un de ses plus grands noms, voire le plus grand, car Henri Mitterand c’est une vie dédiée au maître de Médan, à son œuvre dont il a éclairé tous les aspects du processus créateur, avec un dernier opus dont le titre Zola, la mort du père (Imago, 2021) sonne le glas de son immense travail qui ne se limitait pas au Naturalisme, mais qui embrassait les XIXe et XXe siècles. Œuvre riche d’une réflexion critique qui a marqué profondément les études littéraires en sociocritique notamment, dont il est un des fondateurs, il a été un des premiers à soutenir l’ethnocritique. En 2018, il nous a fait le cadeau d’un riche entretien avec Marie Scarpa dans les Cahiers naturalistes et fait l’honneur de sa présence lors du colloque de la même année « L’ethnocritique aujourd’hui. 30 ans de recherche avec Jean-Marie Privat ». C’est donc un ami que nous avons perdu également, dont la générosité intellectuelle n’avait d’égal que sa curiosité, un homme du monde dont l’élégance et l’exigence étaient au service de l’amitié et de la collectivité qu’il ne perdait jamais de vue. Il va sans dire que nous suivrons longtemps les voies tracées par Henri Mitterand dont l’héritage a marqué et marquera encore nombre de chercheur.e.s.