Collection « EthnocritiqueS »
La série « EthnocritiqueS. Anthropologie de la littérature et des arts », dirigée par Sophie Ménard et Marie Scarpa, accueille des travaux en ethnocritique et en anthropologie de la littérature et des arts, soit des lectures interprétatives d’œuvres littéraires et artistiques considérées en tant que systèmes symboliques. Attentives aux variations et configurations culturelles qui les informent et les constituent, à leur sémiotisation et leur dialogisation, ces études portent plus particulièrement sur les grands textes modernes et contemporains. Tous les ouvrages de la série sont soumis à une expertise externe en double aveugle.
Ouvrages parus dans la collection

Enfances handicapées. Une marge indépassable ? Ethnocritique de la littérature de prime jeunesse
Par Eugénie Fouchet, 2021.
Ce livre porte sur les représentations narratives et iconographiques des corps de l’enfant et de l’adolescent handicapés dans la littérature de jeunesse contemporaine. Les corps handicapés sont donnés à voir dans leur pluralité et à travers deux postures opposées quoique parfois complémentaires : l’une centrée sur la sur-visibilité du corps handicapé et l’autre centrée, à l’inverse, sur son effacement. Quels sont les enjeux éthiques et éducatifs d’une « stylisation » littéraire du handicap et des formes d’ensauvagement symbolique de ses représentations contemporaines ? Et quelles sont les stratégies de dépassement et/ou de transcendance du handicap qu’offrent les activités ludiques, artistiques, oniriques ou encore critiques ? Se dévoilerait-il ainsi un nouveau regard, un nouvel art ?
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Revoir Osnabrück. Sur la cuisine dans un livre d’Hélène Cixous
Par Alice Delmotte-Halter, 2018.
À sa modeste échelle, ce livre voudrait contribuer à préciser les enjeux et les effets de l’écriture, et d’abord de l’écriture littéraire ; enjeux culturels mais aussi existentiels tant l’art des mots nous touche au cœur de ce qui nous constitue – je veux dire la langue maternelle. Comment dire ce qui ne peut pas se dire ? Comment tisser liens malgré la séparation ? Comment faire de l’ordre à partir du chaos ? Voilà ce que nous invite à penser le livre auquel ici nous abordons. Tenter une ethnocritique d’Osnabrück a d’abord pour objectif de proposer des pistes de réponses à ces questions en réinscrivant le récit dans le réel, tant sur le plan des pratiques représentées, de l’imaginaire filé, que des savoir-faire propres aux personnage comme à l’écrivaine. L’approche du texte se fera par le prisme de la cuisine dans tout ce que la polysémie du terme implique – lieu, technique, économie, esthétique. En effet, la nourriture est ce qui rassemble les deux femmes dans le récit, ce qui les rassemble mais ce qui les sépare aussi – nous verrons comment. Après une mise au point méthodologique, l’analyse se déploie sur plusieurs niveaux à la fois : celui du monde concret, celui du monde inventé, celui de l’élaboration de la diégèse, celui du livre comme objet matériel. Elle s’appuie également sur le terrain concret, expérientiel, de la rencontre de la chercheuse avec l’écrivaine. Des excursions sont opérées dans d’autres récits écrits en continuité directe ou liés thématiquement à l’univers mis en place précédemment, essais comme fictions. À partir du foyer, du feu sous la marmite, nous explorons finalement les modalités de la transmission entre les générations, entre une mère et sa fille ainsi que leur différenciation irrémédiable; scission condensée, pour la narratrice, dans le passage précoce à la littératie et dans le projet plus récent de mettre Ève, sa mère, en livre, deux événements présentés comme une trahison de l’origine. Penser la cuisine ici c’est penser la femme, la construction de soi, les liens d’une parenté réinventée, mais aussi dresser la table d’écriture et mesurer les enjeux de la vie revécue littérairement. C’est aussi réfléchir à cette forme particulière de littératie seconde, quand l’écrivain est tellement envahi par les lettres qu’elles deviennent vie, fluide, sang, chair.
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À l’œuvre, l’œuvrier
Sous la direction de Sophie Ménard et Jean-Marie Privat, avec la collaboration de Vicky Pelletier, 2017.
À l’œuvre, l’œuvrier est le fruit de la rencontre d’une quinzaine de spécialistes de sociocritique et d’ethnocritique, à Metz, au printemps 2014. L’originalité de cet ouvrage est de composer un triptyque autour de trois grandes questions : un retour critique sur Bakhtine et le dialogisme culturel, l’analyse d’un corpus d’œuvres variées selon des modes opératoires exemplaires, enfin, l’ouverture inédite (et féconde) de la sociocritique et de l’ethnocritique aux œuvres d’art, à la peinture contemporaine en particulier. Les principaux concepts de Bakhtine (carnavalisation, chronotopie, polyphonie, échange verbal) sont mis en question et retravaillés dans une perspective heuristique (corps ouvert, corps fermé; chronotopie / chronotypie; dialogique / dialogal ; polyphonie / hétérophonie). C’est un Bakhtine resitué dans son époque politique et intellectuelle et, surtout, dans ses immenses potentialités critiques et herméneutiques qui se redessine avec vigueur. Le second volet explore des univers langagiers très diversifiés (poésie moderne, album jeunesse, roman sonore, essai polémique, littérature scientifique de l’époque classique, autobiographie du travail de recherche). Le jeu des oralités (et de leurs violences symboliques) et les belligérances culturelles (et de leurs imaginaires littéraires) sont ici au cœur de questionnements toujours très attentifs aux œuvres, ces micro-mondes. Le triptyque se clôt (s’ouvre !) enfin sur l’exploration fascinante et innovante d’œuvres de notre modernité artistique. Ethnocriticiens et sociocriticiens nous donnent à voir et à revoir au fond la geste et les gestes d’artistes plasticiens comme Raphaëlle de Groot, Simon Hantaï, Juan Miró, Pierre Soulages, Frank Stella ou encore Wanksy, road artist. Une nouvelle avancée donc dans le questionnement théorique d’une figure majeure des études littéraires, dans l’exploration des imaginaires culturels qui structurent les œuvres, dans les défis interprétatifs posés par l’œuvrier d’art en ses images.
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Le moment réaliste. Un tournant de l’ethnologie
Sous la direction de Daniel Fabre et Marie Scarpa, 2017.
Dans la continuité de Savoirs romantiques (publié en 2010 aux Presses Universitaires de Nancy dans la collection « EthnocritiqueS »), ce volume constitue le second temps de cette histoire autre de la discipline ethnologique que Daniel Fabre a voulu entreprendre. Une histoire qui part des pratiques de construction et de connaissance de l’altérité (les « savoirs des différences »), en privilégiant le point de vue européen (les « autres » chez soi) et les situations où un discours de nature anthropologique émerge dans le champ intellectuel et esthétique. Une histoire qui prendrait au(x) mot(s), en somme, le constat récurrent que l’anthropologie est de toutes les sciences humaines et sociales celle qui a conservé le plus d’affinités avec la création littéraire et artistique. Si l’apport profond du romantisme, plus que d’accueillir les aspects « pittoresques » de l’altérité, a été de pointer l’inéluctable disparition des vaincus de l’Histoire et du progrès, le moment réaliste est marqué surtout par la volonté critique de rationaliser et d’objectiver les savoirs et les pratiques, afin d’atteindre une vérité du social, épistémé sur laquelle se construisent et s’instituent en disciplines les différentes sciences de la société. C’est ce tournant de l’ethnologie que ce volume se propose d’explorer à partir des mouvements intellectuels et artistiques qui lui sont contemporains, à partir du roman en particulier qui va s’imposer à la même période comme le presque tout de la production littéraire.
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L’art du folklore. Europe-Afrique-Amériques
Sous la direction de Mélina Cariz, Alice Delmotte-Halter, Salomé Roth et Vinciane Trancart, 2014.
Que ce soit dans le domaine des études littéraires, des études artistiques ou des sciences de l’homme, il n’est jamais évident de parler des savoirs populaires ni de l’altérité culturelle au cœur même de nos sociétés modernes, contemporaines, complexes et fortement hiérarchisées. Le terme de folklore fut employé un temps, mais la difficulté à en adopter une définition stable, ainsi que les contextes historiques, géographiques et politiques de ses usages courants ou savants et officiels, ont conduit à évincer cette notion du champ de la recherche universitaire en France. Si aujourd’hui c’est l’ethnologie comme discipline et le patrimoine culturel immatériel comme référence internationale qui dominent les débats, le folklore et les folklores n’en continuent pas moins leurs chemins, attendus ou inattendus, entre complaisance populiste et marchande et signe de résistance culturelle à une anomie imaginaire ou forme de protestation inventive contre le bon goût officiel. Il semble donc fécond de s’aventurer à repenser le folklore comme matériau symbolique et comme processus culturel en confrontant cet univers composite et têtu au concept plus légitime d’art et d’œuvres d’art (au sens anthropologique et esthétique du terme). L’originalité de cet ouvrage collectif est de donner des aperçus originaux sur ce qu’il en fut naguère et ce qu’il en est aujourd’hui même des rapports entre arts et folklores au travers de différents prismes (politique, économique, social, religieux, esthétique) en Europe, en Afrique et aux Amériques. Cette approche interdisciplinaire inédite confronte les horizons, les méthodes et les paradigmes heuristiques de jeunes chercheurs talentueux ou de chercheurs plus confirmés de différents pays et de différentes disciplines. Cette approche comparative vise ainsi à discerner, à partir de différentes études de cas, l’émergence de formes nouvelles des arts du folklore et à cerner la question complexe et parfois explosive des usages politico-artistiques de ces savoir-faire artistiques à l’œuvre dans le contexte postcolonial et globalisé contemporain. Le folklore nous concerne tous (et tout le temps…), et de Pablo Neruda au Folk Art, de la peinture sous-verre aux pas et faux-pas du boléro, de la musique rap aux imaginaires des cartoons, de Gramsci aux musées virtuels et personnels, il faut s’arranger avec cette idée : il y a quelque folklore en nous…
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Mythe, rite, oralité
Par Jack Goody, dans une édition de Jean-Marie Privat, 2015.
En une dizaine de chapitres courts et vifs, Jack Goody expose ici des questions majeures d’anthropologie du symbolique. Il s’interroge en particulier sur quelques concepts-clés des sciences de la culture : le mythe, le rite, l’oralité. L’examen ou le réexamen critique (autocritique à l’occasion) de ces quelques notions « fétiches » sont conduits à la lumière des réflexions et des débats propres à la communauté scientifique d’hier et d’aujourd’hui – mais aussi à l’aune de l’expérience de terrain de l’africaniste que fut à l’origine J. Goody.À partir de ses célèbres travaux sur le mythe LoDagaa du Bagré, Goody remet en cause, par exemple, les interprétations structuralistes et fonctionnalistes des arts du dire et du faire. Il insiste sur la variation créative de la culture orale et sur la labilité de ses imaginaires. Plus généralement, ces essais pénétrants et parfois provocateurs sur des sujets de pleine actualité (le rite et la religion, l’écriture et les systèmes langagiers hybrides, le mythe et les littératures du monde, la mémoire orale et l’art du récit, etc.) nous confrontent à des problèmes passionnants de méthodologie et de technologie de l’intellect dans les sciences humaines et sociales. Un ensemble de réflexions originales en somme proposées dans un style alerte et pragmatique à l’adresse de tous les lecteurs (étudiants ou chercheurs) qui s’intéressent aux problématiques anthropologiques contemporaines – ethnologues attentifs aux logiques de la communication, littéraires amateurs de chevauchées comparatives, historiens des civilisations orales & écrites, passionnés des approches cognitives des sociétés (toujours) en mouvement.
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Miroirs d’Aline. Une ethnocritique d’un roman de C.-F. Ramuz
Par Françoise Ménand Doumazane, 2013.
Miroirs d’Aline propose une lecture ethnocritique du premier roman de Charles-Ferdinand Ramuz, publié en 1905 en coédition à Paris et à Lausanne. Le point de départ de cet essai est une archéologie culturelle des vingt-sept premières années de l’écrivain, de sa naissance à l’édition d’Aline. Le croisement d’analyses poétique et anthropologique permet de circuler dans les textes ramuziens – roman, récit autobiographique, correspondance, journal – comme dans des cosmologies discursives et expérientielles. Se dessine ainsi la cartographie d’un territoire littéraire et humain dont les signes clés sont circulations intertextuelles, passages rituels et transactions symboliques. Le matériau textuel d’Aline est fort riche. Avant-texte, texte publié, rééditions font entendre les voix polyphoniques et belligérantes d’un discours sur le monde et sur la langue. L’étude de l’hétérophonie constitutive de l’œuvre révèle au travers de motifs tels que celui des boucles d’oreilles l’histoire d’une jeune héroïne au destin marqué et manqué. Mais la dynamique culturelle du roman prend véritablement sens dans le repérage d’une étrange isotopie. La taupe, animal chtonien, et le taupier, figure boiteuse, énoncent en effet le pacte originel et fictionnel du roman, sa poétique et sa poésie. Une lecture ethnogénétique de l’avant-texte d’Aline suivie d’une lecture des rééditions successives et de leurs variantes confirme cet imaginaire culturel du texte. Mais la démarche même de l’ethnocritique appelle un retour et un détour réflexifs sur le parcours intellectuel et sensible qui conduit (à) la lecture proposée. Ainsi la lecture d’Aline se conclut-elle par des fragments d’auto-ethnologie, work in progress qui tente de rendre compte non seulement de l’écriture du texte ramuzien mais aussi de celle d’un compagnonnage critique et personnel.Cette confrontation ethnocritique – par la lecture et l’écriture, à l’autre, au monde, à soi – dessine l’horizon dialogique et critique vers lequel convergent les trois parcours de Miroirs d’Aline.
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Idiots. Figures et personnages liminaires dans la littérature et dans les arts
Sous la direction de Véronique Cnockaert, Bertrand Gervais et Marie Scarpa, 2012.
Le territoire de l’idiot, s’il en a un, n’est, dans la littérature et les arts en tout cas, ni celui de la folie ni celui de la bêtise, ni même, au fond, celui de l’idiotie. Il s’y impose avant tout comme un révélateur d’identité et un réservoir d’altérité. Sa résistance et son opacité font de lui une figure de l’imaginaire sur laquelle viennent se greffer des valeurs et des attentes, qui se trouvent aussitôt dévoilées et possiblement déconstruites. Et, du point du vue d’une anthropologie du symbolique et d’une ethnocritique de la littérature, l’idiot est, malgré l’inconfort de la posture, un être des seuils et des frontières, de l’entre-deux mondes, un personnage liminaire. Figure de l’imaginaire, personnage liminaire : ces deux qualifications permettent de renouveler la pensée de l’idiot et ce sont elles que les essais réunis ici explorent, qu’ils portent sur Bécassine, Bouvard et Pécuchet ou la Esméralda, Ernesto, Valentin et Orson, le Berger extravagant, la Léone de Koltès et d’autres idiots encore qui semblent préférer ne pas (tout savoir)… IDIOTS est conjointement un volume de la Collection EthnocritiqueS – Anthropologie de la littérature et des arts et un hors-collection Figura. Il est le fruit d’une coopération scientifique étroite entre le CELTED-CREM de l’Université de Lorraine, FIGURA et le LEAL de l’Université du Québec à Montréal.
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Marier les destins. Une ethnocritique des Misérables
Par Guillaume Drouet, 2011.
Cette étude ethnocritique des Misérables propose une relecture de l’œuvre majeure de Victor Hugo en articulant une poétique des textes littéraires et une anthropologie du symbolique. Elle envisage le roman à travers le prisme de son personnage principal, Jean Valjean, dont la représentation complexe emprunte ses caractéristiques à des univers culturels hétérogènes. L’ancien forçat suit un parcours qui le conduit à assumer les fonctions de croquemitaine, d’armièr (messager des âmes), de marieur et de pasteur. L’ensemble de ces figures, omniprésentes dans la société du XIXe siècle et dans le texte hugolien, se combinent pour créer un personnage littéraire unique. Jean Valjean apparaît en effet comme un véritable passeur qui médiatise les relations entre adultes et enfants, hommes et femmes, vivants et morts, entre le sauvage et le domestique.L’étude des différentes figures du héros des Misérables permet de lire son destin comme une tentative singulière d’appropriation de certaines formes de la culture du peuple (récits de croyance, superstitions, légendes et contes de tradition orale, rites et coutumes). Mais l’analyse du système des personnages (Fantine, Cosette, Marius, Gillenormand) met surtout en évidence la polyphonie culturelle de l’œuvre (le verbe hugolien synthétise et syncrétise à sa façon les tensions et interactions entre culture populaire rurale et culture bourgeoise urbaine, entre culture universelle et mythique, culture locale et historique, etc). Jean Valjean, en mariant les destins et les cultures, propose une solution originale au problème central des Misérables : décrire et raconter l’avènement du peuple.
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Savoirs romantiques. Une naissance de l’ethnologie
Sous la direction de Daniel Fabre et Jean-Marie Privat, 2011.
Si l’ethnologie et l’anthropologie, avant de se constituer en savoirs spécialisés, ont une longue préhistoire, leur émergence véritable est justement située dans les parages de la philosophie des Lumières. Pourtant nous ressentons une affinité entre la curiosité ethnologique et un romantisme qui exalte les différences, exotiques et populaires, qui reconnaît la force poétique des langues et des traditions orales, qui fonde la modernité des nations sur des héritages de longue durée. Entre 1800 et 1850, l’expression de ces valeurs trouve chez les écrivains et les artistes, dont beaucoup sont encore des polygraphes heureux, des formes d’expression qui utilisent et parfois mêlent tous les genres : du traité de science morale au roman en passant par le récit de voyage et la recréation littéraire des poèmes et des récits de la tradition. Cet ouvrage revisite ces rencontres entre un savoir qui s’affirme et un champ littéraire et esthétique qui se réoriente et se diversifie. Mais son horizon est plus vaste. Le romantisme ne se contente pas d’accueillir les aspects pittoresques de l’altérité, il situe ces curiosités intenses sur l’horizon d’une critique morale et politique de la modernité qui tiendra une place décisive dans la naissance de l’ethnologie au sens présent du terme. Le progrès, cette idée d’une perfectibilité continue de l’homme, cette croyance en une positivité nécessaire de l’évolution a un revers préoccupant : l’inéluctable disparition des vaincus, victimes de la marche vers le futur. Alors que toutes les sciences de la société naissent du souci de gérer et d’améliorer les sociétés proches, l’ethnologie prend en charge les condamnés et les oubliés, qu’ils soient d’ailleurs ou d’ici, elle leur reconnaît une égale dignité comme expression de la situation humaine. Tel est l’apport profond et mal compris du romantisme auquel l’ethnologie doit non seulement ses choix d’objet, ses méthodes et son éthique mais sa proximité foncière avec la littérature qui, pour une part, veille aussi sur ces ruptures du temps et fait sortir du silence ces apocalypses culturelles. Premier volume d’une série vouée à la compréhension des relations entre la discipline ethnologique et les champs (littéraire, artistique, scientifique et politique) dans lequel elle s’est inscrite, cet ouvrage conduit par Daniel Fabre et Jean-Marie Privat, rassemble les contributions de Noël Barbe, Jean-François Courouau, Daniel Fabre, Philippe Gardy, Philippe Martel, Jean-Marie Privat, Fañch Postic, Xavier Ravier, Claude Reichler et Claudie Voisenat.
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Horizons ethnocritiques
Sous la direction de Jean-Marie Privat et Marie Scarpa, 2010.
Horizons ethnocritiques est la publication des Actes du premier colloque international consacré à l’ethnocritique de la littérature. Ce paradigme, à la croisée d’une ethnologie du symbolique et d’une poétique des œuvres littéraires, privilégie l’étude de la polyphonie culturelle dans ses configurations textuelles plus ou moins hétérogènes (culture orale / culture écrite, folklorique / officielle, religieuse / profane, féminine / masculine, légitime / illégitime, endogène / exogène, etc.).Le volume s’ouvre précisément sur un éventail de lectures ethnocritiques consacrées à des auteurs et à des genres variés (Balzac, Zola, Ramuz, Cendrars, Ungerer). La seconde partie offre une série de réflexions épistémologiques sur cette nouvelle approche critique et sur ses rapports de voisinage théorique avec des disciplines connexes (sociocritique, analyse du discours, mythocritique). Une dernière partie, issue d’une table ronde autour d’une étude ethnocritique du Colonel Chabert, croise les contributions de spécialistes de renom en anthropologie sociale ou culturelle, en sémiotique, en études balzaciennes et en didactique de la littérature.
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